Histoire du vêtement (partie 2)

Nous avons succinctement retracé l’histoire du vêtement de l’antiquité à la fin

du XIXe siècle dans notre article du dimanche 24 juillet (partie 1). 

Poursuivons cette épopée, le temps d’une balade de mode des Années folles aux années 50.

On pourrait dire qu’elle caractérise la nouveauté, l’originalité, parfois même une provocation contre l’ordre établi. En rupture avec les traditions, c’est un précieux indicateur de l’évolution de notre société.

Si le XXe siècle revêt un caractère exceptionnel dans l’histoire humaine, il est aussi celui de la mode qui voit émerger quelques-uns de ses plus grands créateurs comme Lanvin, Chanel ou Yves Saint-Laurent pour ne citer qu’eux parmi des couturiers français d’exception.

La mode est en effet passée à travers les siècles de l’ostentatoire faire-valoir de la condition sociale d’abord réservée à la noblesse à un véritable art appliqué et largement popularisé au service de l’élégance féminine. Dès le XXe siècle, elle devient un outil d’expression et d’émancipation identitaire, aussi bien individuel que collectif.

 

Une mode populaire :

L’électricité crée l’industrialisation, qui crée la confection – l’ancêtre du prêt-à-porter – qui crée les grands magasins. Pour la première fois de son histoire, le vêtement sort des chaumières où la mère au foyer le cousait parfois maladroitement. Il commence à envahir les vitrines des grandes villes pour s’étendre très vite à toute la province. Les tendances s’esquissent et les premiers phénomènes de la mode pour toutes et tous sont désormais en route.


Les formes dans les années 20 :

Les femmes portent des robes chemisiers à bretelles fines ou des pantalons, le tout de forme droite. Les jupes, déjà légèrement raccourcies traduisent le désir de liberté et le rejet des conventions communes.

En 1930 :

Premiers pas dans le marché de la publicité lorsque Coco Chanel et le producteur de cinéma Samuel Goldwyn concluent un accord pour habiller des stars de la société « United Artists ».

Cette décennie sublime la féminité. Le style se caractérise par des coupes en V. Les ensembles se portent rehaussés d’épaulettes avec des jupes plus étroites.

Les années 1940

La démocratisation et les activités culturelles libèrent les corps. Le mouvement insouciant des Zazous contribue à sa large diffusion. Des hauts en maille ou chemisiers près du corps flattent les courbes de la poitrine et des hanches. C’est « taille haute » qu’on porte jupe et pantalon. Lui qui s'impose dans la mode féminine juste avant la Seconde Guerre mondiale.

Pendant cette terrible période, les restrictions martiales mettent en péril les maisons de haute couture. Les textiles comptent parmi les premiers produits limités, destinés prioritairement à l’industrie de l’armement. Les femmes rivalisent alors d’ingéniosité pour conserver leur élégance toute parisienne. Les rideaux se transforment en robe, on court aux puces chiner le moindre morceau de tissu. On se teint les jambes au thé, soulignées d’un trait de crayon à l’arrière pour imiter les bas en soie.

La mode est drastiquement contrôlée : la longueur des jupes remonte sous les genoux, faute de tissu, ce qui marquera l’avènement de la jupe crayon. Comme un signe de résistance à l’occupant, le chapeau devient une icône de la décennie.

Après-Guerre :

À l’été 1945, les Européennes ont envie de changement, de couleurs et d’innovation. C’est l’époque euphorique de l’après-guerre, les beaux GI’s ont importé le chewing-gum et le rock’n’roll, la mode vestimentaire va elle aussi fortement s’inspirer de nos cousins américains.

Finies les pénuries, c’est l’opulence. Après tant de saisons de tenues assemblées de bric et de broc, la mode s’annonce féminissime.

Les années 50 :

Taille cintrée, poitrine soulignée, lingerie libérée, le bikini naissant, les bas nylon, et déferlante du Prêt-à-Porter. Les fifties sont synonymes d’élégance.

Coco Chanel lance son fameux tailleur.

Blouses moulantes associées à des corsets, création de la taille de guêpe, à la fois très appréciée et redoutée. Jusqu’à ce que Christian Dior, jeune créateur alors inconnu, présente son « New look » : tailleurs très cintrés caractérisés par des basques et revers travaillé. Il révolutionne les codes. La jupe se fait corolle ou crayon.

Paris, amorphe sous l’occupation, redevient la capitale mondiale de la mode.

Publié par Viviane VGM, Rédactrice du Magazine Artist La marque.

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