L'HISTOIRE DU JEAN
Tout le bleu de la Méditerranée, un esprit marin féminisé, une peinture marine de l’artiste Jacky Robert… Le thème de la prochaine session sera blue comme blue-jean, l’éternel !
La marque ARTIST, éprise d’art et de textile, vous plonge dans l’histoire de la toile mythique qu’elle a placée au cœur de sa collection « La toile de Nîmes » (*).
Exploration du trésor d’ARTIST entre 10 et 19 mai 2024 !
De la famille des armures « sergé », la très reconnaissable cotonnade se distingue par sa souplesse et sa solidité dues à son tissage serré de fines lignes diagonales caractéristiques.
Aujourd’hui, il se décline en blanc, en noir ou en couleur, mais la teinture la plus courante reste l’indigo du jean originel, d’aspect légèrement chiné, bleu sur l’endroit et blanc sur l’envers.
Apprécié pour sa capacité à se délaver et s’assouplir à l’usage, ses fabricants accélèrent son processus de vieillissement. À chacun sa méthode pour lui donner une usure par des lavages à la pierre ponce, par sablage ou par l'action d’enzymes.
Sans traitement, ce tissu rétrécit. Le sanforisage, un apprêt mécanique appliqué avant découpe, stoppe cet inconvénient.
Le denim actuel est un hybride entre « jean » génois et « sergé de Nîmes » qui étaient au départ bien distincts. Son évolution a été influencée par les échanges commerciaux et la transmission de savoir-faire entre différents pays comme la France, l’Italie et l’Angleterre dès la fin du XVIe s.
Au début du XIXe s., conquête de l’Ouest et ruée vers l’or convergent avec le développement de la culture du coton aux États-Unis qui importent jean et denim européens pour la fabrication de voiles de navires, de bâches de chariots et de tentes.
À la veille de la Guerre de Sécession, les Américains sont désormais capables d’assurer cette production de la filature au produit fini.
En 1873, Lévi Strauss et Jacob Davis déposent le brevet d’un vêtement de travail devenu iconique : le premier jean avec poches et rivets.
Pantalon inusable destiné aux ouvriers, mineurs, cheminots ou orpailleurs, il est adopté ensuite par les cow-boys ténébreux à l’écran, les célébrités hollywoodiennes, les rebelles, les rock stars, les hippies… ont popularisé le vêtement et sa matière. Tandis que les activistes du mouvement de libération des femmes ont choisi de porter des jeans pour exiger l’égalité des sexes. Son look séduit, il parle de rébellion, d’indépendance, de jeunesse contestataire.
Yves Saint Laurent franchit le pas à la fin des années 1960 et travaille la toile indigo comme un tissu luxueux.
En 1964, Marithé et François Girbaud, véritables « jeannologues », vont être à l’origine de nombreuses évolutions technologiques en termes de délavage et de traitement pour un aspect « patine » très prisée.
Les années 70 marquent l’âge d’or du jean sous toutes ses formes : rapiécé, relooké, pattes d’eph ou droit…
En 1976, Calvin Klein présente des jeans sur les podiums. Dans les années 1980, la campagne provocante de Brooke Shield pour Calvin Klein et les publicités sulfureuses de Guess avec Claudia Schiffer font apparaître un nouveau potentiel de séduction du jean.
Dans le même temps, Giorgio Armani, Azzedine Alaïa et bien d’autres encore prennent la vague du jean. Suivront de grandes maisons telles que Versace, Dolce & Gabbana, et Dior.
D’autres créateurs emboîtent le pas et le font descendre dans la rue :
Kenzo, Emmanuel Kahn, Daniel Hechter, Claude Montana, Thierry Mugler…
Le courant hip-hop du début des 90 se caractérise par des baggy, oversize, et taille basse ; les intellectuels et les hipsters portent du foncé pour revenir aux sources du style ; les stars de la pop préfèrent les modèles délavés et striés ; et les passionnés de mode payent le prix fort pour des pièces vintages.
Mais après cette ascension incessante, le jean perd la cote. Pourtant, il n’a pas dit son dernier mot !
Son retour en force, il le doit en 2000 à Jean-Paul Gaultier qui ose une robe de soirée haute couture et le rend chic.
Levi’s, Lee… et d’autres jeaneurs type Diesel, Hogan, Earl Jeans et Gas sont dotées d’un réel savoir-faire et d’une maîtrise totale des techniques. À la base d’innovations constantes, elles tirent le marché du jean vers le haut avec une large proposition. Une multitude de styles : évasés, skinny, taille haute, taille basse, clairs, foncés, ou colorés, répond aux envies de la terre entière.
Vedette légendaire, matière fétiche, « La toile de Nîmes » continue d’inspirer ARTIST, mêlant l’art de Jacky Robert à sa prochaine collection. Embarquement du 10 au 19 mai entre ciel indigo, mer navy et horizon délavé…
(*) Retrouvez dans le blog l’article éponyme et dédié du 25 avril 24.
Publié par Viviane VGM, Rédactrice du Magazine Artist La marque.
J’imagine déjà une très belle robe en jean ou, pourquoi pas, un gilet d’homme cintré…le mystère plane encore, vivement que la collection soit dévoilée!
Vraiment hâte de découvrir ce Thème……..il m inspire 😍
Merci. J’adore….
Très bel article qui nous fait voyager et déjà rêver à la collection de rentrée.